Conférence à l'occasion d'un séminaire de formation continue
La main tendue (Suisse)


du 18 au 19 septembre 1999
Kartause Ittingen à Frauenfeld



Sujet de la conférence


Sentiments de pouvoir et d'impuissance
du point de vue de la thérapeutique primale,
en considération de l'évolution du cerveau et du développement ontogénétique





Auteur et conférencière
Esther Odermatt, thérapeute primale (St. Gallen)


Formation chez le
Dr Arthur Janov PhD
Fondateur de la thérapie primale (Los Angeles, Etats-Unis)


Remanié pour Internet par Elisabeth Lopata (Allemagne)



Pouvoir et impuissance


1 Origine de l'impuissance
   
1.1 Le développement des trois niveaux de conscience de notre cerveau
1.1.1 Le premier niveau de conscience: Le tronc cérébral
1.1.1.1 Les besoins du premier niveau de conscience
   
1.1.2 Le deuxième niveau de conscience : Le mésencéphale, ou le système limbique
1.1.2.1 Besoins du deuxième niveau de conscience
   
1.1.3 Le troisième niveau de conscience : Le cerveau, ou le néocortex
1.1.3.1 Les besoins du troisième niveau
   
1.1.4 Le développement des trois niveaux de conscience est achevé
   
2 Le pouvoir et l'impuissance chez l'adulte
   
2.1 Les besoins de l'adulte
   
2.2 Espoirs et illusions



1 Origine de l'impuissance


1.1 Le développement des trois niveaux de conscience de notre cerveau

1.1.1 Le premier niveau de conscience: Le tronc cérébral

Le premier niveau de conscience se situe dans le tronc cérébral, appelé également le cerveau reptilien.Comme son nom l'indique, cette partie postérieure existe déjà chez les reptiles. C'est donc une partie primitive de notre cerveau qui a des origines très ancienne.

La plupart des gens ne considèrent pas les serpents comme des animaux très chaleureux. Ceux-ci nous inspirent plutôt de la froideur et de l'insensibilité. Oui, c'est vrai, le serpent ne possède pas la conscience du sentiment. Il lui manque pour cela la partie du cerveau appelé le système limbique.

Le développement du premier niveau du cerveau débute dès la conception et s'achève quelques semaines après la naissance. A sa naissance, un nourrisson n'aura donc pas encore de larmes. Cela ne signifie toutefois pas, comme on l'a supposé longtemps " qu'il ne ressent rien". Cela signifie plutôt « le nourrisson est ». Il est ce que son système perçoit du monde qui l'entoure.

Lorsque ses besoins vitaux ne sont pas satisfaits, le nourrisson est la douleur provoquée dans son système par ce déficit. En d'autres mots, durant cette période, le nourrisson correspond tout à fait à l'état de son être. Il n'est ni bon ni mauvais, simplement, il EST. Ni plus, ni moins. Tout ce qu'il vit, le bon et le moins bon en ce qui concerne ses besoins vitaux, il l'est. Il n'est pas encore capable de mettre de la distance entre lui-même et ce qui lui arrive.


1.1.1.1 Les besoins du premier niveau

Le foetus EST, et ses besoins commencent dès le moment où il a été conçu. Les besoins intra-utérins sont par exemple un apport suffisant d'oxygène, donc une mère qui ne fume pas, qui ne consomme pas d'alcool, qui veille à une alimentation équilibrée, pour que les éléments constituants de la cellule saine et la nourrissants soient présents en quantité suffisante. Si possible, la future mère devrait éviter tout stress durant la grossesse, car le stress, et surtout le stress émotionnel, altère les sécrétions hormonales saines et indispensables.

L'accouchement est provoqué par le foetus lui-même, car il ressent le besoin de naître. Le foetus sécrète certaines hormones captées par le placenta. Il a alors besoin de sentir le début des contractions, ni trop faibles, ni trop fortes, mais juste à l'intensité dont il a besoin, et en accord avec ses propres forces. Durant l'accouchement, il a besoin de suffisamment d'oxygène.

Les besoins apparaissant après sa naissance sont multiples. Le nourrisson a besoin de sécurité, de protection, de chaleur. En d'autres mots, il a besoin du corps de sa mère, de ses seins, des battements de son coeur, de sa voix; il retrouve ainsi à l'extérieur tous les éléments présents dans l'utérus, et avec lesquels il était familier. Et malgré cela, le nourrisson ressent encore souvent le besoin de crier. Nous y reviendrons.

Le point important à retenir, à ce moment, est le suivant: un besoin inassouvi signifie de la douleur. Et l'incapacité de réagir face à la douleur signifie l'impuissance.

Toutes les expériences vécues par un foetus ou un nourrisson dès l'instant de sa conception jusqu'à quelques semaines après la naissance sont enregistrées et mémorisées dans le tronc cérébral. Ce sont les expériences profondément ancrées, sur lesquelles il va construire sa vie future. Ces expériences sont en quelque sorte les fondations de sa maison.

Nous pouvons alors nous demander, avec raison, pourquoi l'évolution a prévu de stocker la douleur dans le corps. Dans quel but le fait-il? Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles le corps emmagasine la douleur; une raison est qu'il veut à nouveau guérir. Il veut se débarrasser de la douleur.

Pour nous aider à comprendre ce fait un peu compliqué, prenons un exemple issu du monde des unicellulaires. Les amibes vivent dans l'eau. Lorsque dans une expérience on place une telle amibe dans de l'eau souillée avec de l'encre, qu'elle le veuille ou non, l'amibe acceptera cette situation, car sans eau, elle mourra. Cette expérience montre que l'amibe possède la capacité de filtrer les particules de saleté contenue dans l'eau dans ce cas, l'encre, et de la stocker à l'intérieur de sa cellule, jusqu'au moment où elle aura l'occasion de s'en débarrasser. Que nous montre cette expérience? L'amibe a besoin d'eau pour vivre. C'est son besoin. Nous avons déjà cité quelques-uns des besoins dont le foetus ou le nourrisson ont besoin pour survivre, ce sont leur «eau». Le fait de ne pas répondre à ces besoins est «leur encre».

Il est souvent impossible de satisfaire tous les besoins du foetus ou du nourrisson, la grossesse et l'accouchement ne sont pas uniquement soumis à des conditions intérieures, mais également extérieures qui pourraient «souiller l'eau» de différentes manières. Ces conditions peuvent être des accidents, des crises relationnelles, des catastrophes naturelles, la guerre et beaucoup d'autres choses. Le foetus et le nourrisson ne sont pas capables de se protéger; ils sont enfermés dans leur petit monde. Ils ne peuvent pas réagir, ou alors leurs réactions ne sont même pas prises en considération. Ils sont livrés aux événements de façon totalement impuissante. Il sont impuissants si le corps de la mère ne réagit pas à leurs signaux; si le bassin est trop étroit et si tous les efforts du nouveau-né pour sortir restent sans résultat. Il existe d'innombrables raisons pour lesquelles des complications peuvent survenir au moment de la naissance, susceptibles de faire de l'accouchement un événement traumatisant. Les besoins du bébé de crier sont alors d'autant plus importants. Si tous ses besoins vitaux sont satisfaits, comme la nourriture, la chaleur et le sentiment de sécurité, alors le bébé peut crier toute la douleur issue de son histoire, blotti dans les bras de sa mère, de son père ou d'une personne de confiance.

Pour revenir à l'exemple de l'amibe; les bras dans lesquels le bébé est blotti et l'attention active dont il bénéficie de la part de la personne lorsqu'il crie toute sa douleur est «l'eau», la douleur est «l'encre», qui peut être sécrétée par ses pleurs. Lorsque le bébé crie seul, sans l'attention d'une personne de confiance, il se crée une nouvelle douleur, la sensation d'abandon et de solitude totale. Ainsi naissent la sensation d'être seul au monde, la sensation de solitude totale, d'impuissance complète, car le bébé ne peut rien faire pour modifier son état. Il crie et personne ne le comprend.

Il vient peut-être d'échapper à la mort, le cordon ombilical a peut-être serré son cou l'empêchant de respirer. Il est déjà tout bleu quand il a finalement pu sortir et il est couché tout seul dans une petite boîte que nous appelons berceau, loin du corps protecteur de sa mère, sans entendre les battements de son coeur qui le calmaient si bien. Une lumière trop violente, beaucoup de bruits inconnus agissent sur le bébé. Incapable de réagir, épuisé, il s'endort. Quelle situation ironique, si quelqu'un s'approchait de son berceau, il s'exclamerait : «Regardez comme il dort paisiblement».

L'organisme humain est capable, dans certaines situations, de produire une drogue endogène. Cette substance endogène, apparentée à la morphine, s'appelle endorphine. Le système immunitaire de la mère traite l'embryon comme si c'était un corps étranger. Sans les endorphines, le système maternel rejetterait l'embryon. Ainsi, le sang circulant entre la mère et l'enfant contient ces endorphines durant toute la grossesse et jusqu'à la naissance de l'enfant. On pourrait donc dire : «A notre naissance, nous sommes tous des drogués». Notre première drogue est donc l'endorphine, grâce à laquelle les performances corporelles et psychiques que nous devons réaliser durant la grossesse et l'accouchement sont possibles et ainsi rend la vie possible. Est-ce absurde de penser que cet état d'équilibre interne soit appelé le paradis dans la mythologie et les religions?

Au moment de la naissance, mais au plus tard si notre mère a vécu une grossesse protégée, harmonieuse, nous avons été littéralement «coupés» de cette première source de bonheur. Les plus chanceux d'entre nous ont été allaités par leur mère. En effet, le lait maternel contient également une substance apparentée à la morphine, qui permet au nourrisson de ne pas subir un sevrage trop brutal. En d'autres mots, un bébé allaité arrivera mieux à vivre la perte de cette «source de bonheur» qu'un bébé nourrit au biberon.

Avez-vous déjà vu l'intérieur d'une maternité? Après une naissance souvent traumatisante, les nourrissons sont placés dans de petits berceaux et laissés à eux-mêmes. Les plus forts d'entre eux crient de tous leurs poumons, protestant ainsi tout haut contre une telle forme de traitement. Les plus faibles parmi eux ont déjà déclaré forfait et dorment. L'impuissance est déjà présente que ce soit dans un cas ou l'autre; le bébé qui crie ou celui qui dort se trouvent tous les deux dans une impuissance totale. Leur vraie place, la plus saine, serait dans les bras de leur mère, ou tout du moins dans son lit. Leurs besoins sont toutefois ignorés, et ils ne peuvent rien faire, absolument rien du tout, pour les satisfaire. Avez-vous déjà vécu cela, vous trouver face à une situation, et ne pouvoir rien, absolument rien faire? Le supportez-vous? Le bébé doit le supporter, il n'a pas d'alternative.

Si la grossesse ne s'est pas déroulée de manière optimale, si l'enfant n'a pas été désiré, si la mère a été stressée ou déprimée, alors le nourrisson a déjà des antécédents. Une naissance traumatisante, durant laquelle le bébé n'a pas réussi à sortir par ses propres forces, parce que le cordon ombilical s’est peut-être trouvé autour de son cou, ou le bassin de la mère est trop étroit, ou le bébé est trop grand et a peut-être dépassé le terme, ou l'accouchement a duré des heures et l'oxygène a manqué, ou il est venu au monde tout bleu et a même dû être ranimé. Tout cela est inscrit dans le tronc cérébral, et marque ainsi son schéma comportemental pour sa vie future, à moins que le bébé puisse crier en toute sécurité et confiance la douleur causée par son expérience traumatisante.

Le système nerveux végétatif de l'homme se compose de deux systèmes complémentaires. Le système nerveux sympathique et le système nerveux parasympathique. Le système nerveux sympathique veille à ce que l'organisme réagisse de façon optimale en situation de stress. Par la sécrétion de certaines hormones (adrénaline), le système nerveux sympathique sert à augmenter les performances en situation d'urgence, connues sous l'expression «fly and fight response» (fuir ou combattre). Le pendant du système nerveux sympathique est le système nerveux parasympathique. Il sert au métabolisme et à la constitution des réserves corporelles au repos.

On peut grossièrement classer les êtres humains dans l'une ou l'autre de ces catégories, celle des sympathiques ou celle des parasympathiques. Lorsque la naissance d'un bébé a eu lieu alors que le système nerveux parasympathique était en action, ce bébé deviendra un parasympathique et vice-versa. Vous connaissez peut-être ces deux types sous les noms «optimiste» et «pessimiste» ou «gagnant» et «perdant» ?

Une patiente de la thérapie primale est née après sa soeur jumelle. Chaque fois qu'elle perdait au jeu elle devenait folle de rage. Elle employait toutes ses forces pour gagner, pour ne plus jamais être «la deuxième», c’est à dire «la perdante».

Le nouveau-né arrivant au monde alors que le système nerveux sympathique est actif a l'impression d'avoir «réussi». Il a appris que les efforts sont récompensés et qu'il peut faire confiance à son impulsion. Le nouveau-né arrivant au monde alors que le système parasympathique est actif «n'a pas réussi», on a été le «chercher», par exemple à l'aide d'un forceps, d'une césarienne, ou alors sa mère l'a expulsé au dernier moment par une contraction. Il vient d'apprendre qu'il ne peut rien faire, que les efforts ne servent à rien, au contraire, qu'il peut être dangereux de faire confiance à son impulsion, car cela pourrait signifier la mort.

Imaginez un bébé qui descend le canal pelvien et dont le cordon ombilical s'enroule autour de son cou. Plus il avance dans le canal pelvien, plus le cordon se serrera autour de son cou, et moins il a d'oxygène à disposition. Jusqu'ici, c'était le système nerveux sympathique qui était actif, mais maintenant que l'oxygène se raréfie, le cerveau reçoit le message suivant: «attention», danger, stop à l'effort, l'effort peut-être mortel» ! Le système nerveux parasympathique prend le dessus, c'est-à-dire que le cerveau indique : «il ne faut plus bouger, mais économiser de l'énergie!». Si cet état persiste longtemps, la quantité d'oxygène chez le bébé diminue de l'extérieur à l'intérieur, c'est-à-dire que d'abord les membres inférieurs et supérieur, puis les organes vitaux souffrent du déficit d'oxygène. Dans les cas extrêmes, il n'y a plus que le cerveau qui reçoit de l'oxygène.

Un patient désirait se pendre. Au cours d'une séance de thérapie, il a senti comment il n'avait plus assez d'air, comment tout se fermait, et qu'il ne pouvait absolument rien faire contre cela. Se suicider signifie s’octroyer le pouvoir de se tuer, pour arriver finalement à faire quelque chose.

Comme vous pouvez vous l'imaginer, c'est surtout le parasympathique qui cherche de l'aide pour gérer sa vie et qui suit une thérapie primale, plus rarement le sympathique. Le parasympathique ne trouve souvent plus d'issue tout seul, parce qu'à l'époque, il n'y avait littéralement pas d'issue.

Nous parlons ici d'un principe général au sujet de la naissance car chaque patient est un cas particulier. Il existe certes des ressemblances, mais chaque être humain a une histoire de naissance unique. C'est pourquoi, au cours de la thérapie, l'écoute sans suppositions est si importante.

Revenons au processus de la naissance. Si tout se passe normalement, l'accouchement est déclenché par le bébé, par son impulsion hormonale, il connaît la date du terme de la grossesse. Toute opposition à cette impulsion est d’une part enregistrée par le cerveau comme douleur ou terreur et d’aute part ne rien pouvoir faire, ne pas pouvoir réagir à cette opposition est impuissance. Impuissance et terreur sont aussi puissantes l'une que l'autre . Elles se valent. A ce stade, nous ne pouvons pas encore parler de sentiments, car les sentiments passent par le système limbique, le cerveau moyen, qui n'est pas encore activé. Nous parlons plus judicieusement d'un état de terreur et/ou d'impuissance.

Le bébé est né, et a été placé dans sa petite boîte. Il a faim et ne peut pas atteindre le réfrigérateur; il a froid et ne peut pas aller dans un lit chaud; il a soif et ne peut pas ouvrir de bouteille. Les nombreuses et nouvelles odeurs, les nouveaux bruits et cette étrange lumière le surcharge et personne ne le prend dans les bras et lui donne sécurité et chaleur. Il est complètement livré à tout cela et ne peut rien faire. S'il crie parce qu'il a faim, on le laisse attendre, parce que ces cris ne correspondent pas à l'horaire prévu pour sa tétée. S'il crie parce qu'il a besoin de chaleur humaine, on le nourrit ou on le change. Le bébé crie, parce qu'il doit se débarrasser de ses frustrations et est laissé tout seul dans son berceau sous prétexte que «crier est bon pour la santé et renforce les poumons». La situation de misère du bébé n'est pas reconnue, mais chargée avec encore plus de douleur. En d'autres mots: il ne reçoit pas ce dont il a besoin ; il reste incompris, et ne peut rien faire contre cela: Impuissance, impuissance, impuissance.

Aux Etats-Unis les naissances par césarienne augmentent car les médecins craignent de plus en plus de prendre le risque d'une complication. Ils doivent souvent payer de fortes sommes à titre de dommages et intérêt après des dénonciations et des procès civils, ce qui, semble-t-il, est l'expression une fois de plus de l'impuissance parentale. Les bébés sont donc «cherchés» lorsque cela arrange le médecin. Le bébé n'a aucune chance d'attendre la date du terme de sa naissance. Les patients auxquels cela arrive n'ont qu'une faible confiance en leurs impulsions.

Une patiente, âgée de 47 ans, née par césarienne, le décrit ainsi: «Toute ma vie, je me réveille le matin et ne sais pas quoi faire et chaque soir je souhaite pouvoir recommencer ma journée, mais cette fois pour de vrai. J'ai l'impression que quelque chose cloche. Il y a quelque chose que j'ai fait faut!».

Aux Etats-Unis, au moins 50% des bébés de sexe masculins sont circoncis après la naissance pour des raisons d'hygiène. Cela se fait sans anesthésie. Tant on part du principe que le bébé ne ressent rien! Bien que des médecins progressistes attirent l'attention sur le risque de traumatisme, personne ne veut les entendre. Par conséquent, il est évident qu’il existe un lien entre la violence aux Etats-Unis et la pratique courante de la circoncision, qu'il s'agisse de violences sexuelles ou autres.

Dans les pays de l'Est comme la Russie, les Balkans et la Chine, mais également en Amérique du Sud, les bébés sont emballés comme des petits paquets, seule la tête dépasse. Ils ont l'air de petites momies. Pouvez-vous vous imaginer l'impuissance de ces bébés? Ils ne peuvent pas bouger librement est sont complètement à l’étroit. Ne pourrait-il pas exister un lien direct entre la violence d'une part et la passivité d'autre part?

Un patient qui essayait de noyer son impuissance dans l'alcool est arrivé à la conclusion qu'il existe un lien direct entre le fait d'avoir été emmailloté et son alcoolisme. La seule chose qu’il a pu faire étant bébé: c'est boire!


1.1.2 Le deuxième niveau de conscience: Le mésencéphale, ou le système limbique

Nous désignons le mésencéphale par «deuxième niveau», ou également cerveau émotionnel. Nous partageons ce niveau de cerveau avec les mammifères, dont fait également partie l'être humain d'un point de vue biologique. Peut-être certains d'entre-vous ont-ils déjà partagé leurs soucis avec leur chien en ayant l'impression d'avoir été compris. Oui, sentimentalement le chien comprend, car lui aussi possède un système cérébral émotionnel. C’est à ce niveau là que nous sentons.

Le développement du niveau émotionnel débute après la naissance et s'achève durant la 5è ou 6è année de vie. Dès que le bébé commence à verser des larmes, nous savons qu'il peut sentir et qui dit sentir dit aussi souffrir. Il ne s'agit donc plus de douleur ou de souffrance comme au premier niveau, mais maintenant il ressent la douleur, il souffre. Mais il ne sait pas encore qu’il souffre car son neocortex n’est pas encore à son développement le plus complet.


1.1.2.1 Besoins du deuxième niveau de conscience

Au cours du développement de ce niveau émotionnel, l'enfant a des besoins. Les besoins mentionnés au premier niveau continuent d’exister. En plus des besoins vitaux comme la nourriture, l'habillement, etc., le petit enfant a également besoin de protection, de chaleur, d'attention, de stimulation et de la possibilité d'apprendre. S'y ajoute le besoin d'au moins une personne de confiance. Sans personne de confiance, le petit enfant ne peut pas se développer du point de vue émotionnel, ou alors seulement de manière incomplète. C’est à dire que le système limbique, le mésencéphale, ne peut pas se développer normalement ou d’une manière insuffisante. Le besoin d'un lien émotionnel est grand, si grand que l'enfant va tout accepter, tout: dans le meilleur des cas amour, chaleur, confiance, sécurité, et dans le pire des cas coups, cris, mauvais traitements pouvant aller jusqu'à l'abus sexuel.

L'enfant n'a pas le choix; il doit prendre ce qu'il reçoit, car ses besoins sont vitaux. L'enfant n'a pas de point de comparaison, ce qu'il vit est «normal» pour lui, c'est sa normalité. Il prend sur lui tout ce qui lui arrive car ses capacités de compréhension au niveau cortical ne sont pas encore achevées. L'enfant ne comprend que d'un point de vue émotionnel. Il voit le regard fâché ou furieux de sa mère ou de son père, et réagit face à lui.

Jusqu'à 5 ou 6 ans, un enfant ne ment pas consciemment. Si pour les adulte il ne dit pas la vérité, il le fait en raison de sa perception émotionnelle, p. ex. par peur de la personne qui est menaçante. Si l'enfant doit même avoir peur de sa personne de confiance, il en découle une relation extrêmement perturbée, qui ne correspond pas à ses besoins. Ces mauvaises conditions empêchent le développement du système limbique, donc d'un niveau émotionnel fonctionnant sainement.

Vous avez certainement déjà suivi un procès à la télévision, au cours duquel on a reproché à un assassin et/ou à quelqu’un ayant commis un abus sexuel de ne pas avoir montré de repentir, d'avoir agit «de sang froid», d'avoir gardé durant le procès une expression indifférente, de ne pas avoir versé de larme, comme si tout ce qui se passait ne le concernait pas. Ce comportement est un signe sûr indiquant que le système limbique, donc le cerveau émotionnel, ne s'est pas ou alors mal développé.

En caressant très légèrement la main d'une patiente celle-ci poussa un cri de douleur. Elle supplia la thérapeute de la frapper. Lorsqu'on lui demanda la raison de cela, elle expliqua que c'était la seule manière de se sentir aimée. Son père l'avait brutalement violée à 5 ans. Sa mère la battait aveuglement avec toutes sortes d'objets qui lui passaient sous la main, et elle avait été livrée de façon totalement impuissante à tout cela.

Même dans le meilleur des cas, nous savons qu'il est impossible de satisfaire à tout moment tous les besoins de l'enfant. Les adultes ne sont pas parfaits, et ont également leurs besoins, et ceux-ci sont souvent en désaccord avec ceux de l'enfant. Il est alors d'autant plus important que l'enfant puisse exprimer ses émotions concernant ses besoins insatisfaits, que ce soit par des pleurs, de la colère, l'expression de sa frustration, ou même des accès de fureur. Si l'enfant ne peut pas laisser éclater sa douleur en toute sécurité, il se verra confirmer de manière fatale ce qu'il a appris au premier niveau. En d'autres mots, tout ce qui se passe au deuxième niveau est vu à travers les lunettes du premier niveau. L'enfant est marqué par les événements survenus au premier niveau qui sont comme une empreinte. Lorsque ses pleurs sont réprimés, et que ses éclats sont punis par un refus d’amour, lorsqu'il est battu pour ces accès de fureur son système non seulement ne peut pas guérir, mais il subit encore davantage de douleur. L'enfant est puni pour quelque chose dont il souffre déjà.

Vous connaissez peut-être cette situation? Un enfant pleure; les parents essayent de comprendre pourquoi, ils ne trouvent pas de raison, et réagissent de la façon suivante : «Tu n'as aucune raison de pleurer; si tu ne t'arrêtes pas immédiatement, nous te donnerons une raison de pleurer» ou plus grave encore, «tu vas recevoir une baffe, comme cela, tu sauras pourquoi tu pleures!» L'impuissance des parents se transforme imperceptiblement en pouvoir, et se décharge sous forme de violence sur l'enfant. L'enfant, dont le corps commençait à guérir, c'est-à-dire dont la souffrance commençait à sortir par les larmes ou les cris de rage (c'est tout ce qui'il peut faire, il ne peut pas nommer sa souffrance ou expliquer ce qui le fait souffrir puisque son néocortex n'est pas achevé) - se sent complètement abandonné.

Un immense sentiment d'impuissance se manifeste. Il se sent incompris, abandonné émotionnellement. L'enfant se comportera selon ses expériences acquises par le premier niveau. Le sympathique ne cessera pas de pleurer, il s'entêtera, se débattra, et sera furieux contre ses parents. Le parasympathique se résignera. Il a déjà appris qu'il peut être dangereux, voire même mortel de réagir. Dans les deux cas, l'enfant se sent incompris, seul, impuissant.

La patiente de 47 ans citée auparavant, avec la césarienne, réagissait face à son impuissance par des accès de fureur. Elle était envoyée dans sa chambre et ignorée, jusqu'à ce qu'elle s'excuse pour son comportement. A cinq ans, elle s'entend dire par son père, un médecin : «tu es psychotique». Elle savait maintenant qu'elle n'était pas normale car son père avait forcément raison! Cette expérience vint s'ajouter à son sentiment de faire tout faux, et que tout irait bien si elle était différente. Elle est devenue actrice, un métier qui lui permet d'être tout le temps quelqu'un d'autre. Être elle-même n'est, selon ses propres termes, «pas supportable».


1.1.3 Le troisième niveau de conscience : Le cerveau, ou le néocortex

Le développement du troisième niveau débute à l'âge de cinq à six ans, et s'achève à douze ans environ, c'est-à-dire au moment de l'entrée dans l'adolescence.

A partir de cinq ou six ans, un enfant sait mentir consciemment, c’est à dire mentir en tout état de connaissance. A l'âge de huit à neuf ans environ, il sait faire du vélo. Il est capable d'adopter un comportement adéquat au trafic routier. Si p. ex. un camarade de jeux l'appelle de l'autre côté de la route, il ne traversera pas la rue en courant, mais vérifiera d'abord si la voie est libre. Il connaît les dangers de la route. Un enfant plus jeune peut être conscient des dangers de la route, mais réagira le plus souvent au stimulus émotionnel provoqué par le copain de l'autre côté de la route, qu'il suivra plutôt en se conformant à ses besoins.


1.1.3.1 Les besoins du troisième niveau

Les besoins de ce niveau restent la sécurité, l'attention, la confiance, l'amour, le sentiment de bien-être, la liberté, l'espace vital, les personnes de confiance, la formation et simplement le droit d'être un enfant.

Selon la façon dont l'enfant a pu se développer jusqu'ici, une névrose plus ou moins marquée va apparaître. La névrose permettra à l'enfant de trouver sa place au sein de sa famille, son école, bref, dans le milieu qui l’entoure. La névrose est un mécanisme de défense qui permet à l'enfant de fuir la douleur des niveaux précédents. Le terme de névrose a à tort une connotation négative dans notre société. Il convient toutefois d’insister que les névroses sont des mécanismes de défense importants, c'est-à-dire des mécanismes de survie nécessaires. Cela permet aux enfants de se développer sans être conscients de la douleur, car le mécanisme de défense en marche (la névrose) réprime la douleur des niveaux plus anciens.

Si ses parents accordent beaucoup d'importance à la formation, il ou elle essayera d'être bon à l'école. Si ses parents ont besoin d'une personne pour les aider à la maison, il/elle remplira ce rôle. Bref, les enfants essayent de devenir ce qui leur donne les plus grandes chances d'être aimés par leurs parents. L'enfant a plus d'espace. Il trouvera peut-être dans son entourage une famille ou des personnes de confiance qui correspondent mieux à ses besoins que dans sa propre famille, parce qu'’ avec eux il pourra davantage être lui même. Si l'enfant y arrive, des mécanismes de défense solides peuvent se mettre en place, à l'aide desquels il trouvera dès maintenant et à l'avenir sa place dans la société.

Que se passe-t-il si l'enfant, malgré ses efforts, n'arrive pas à se faire accepter; si les parents sont par exemple imprévisibles, s'ils passent leur mauvaise humeur, donc leurs états d'âme, directement sur leur enfant; si le père ou la mère sont des alcooliques et que les disputes et la violence prédominent au sein de la famille; ou alors si l'enfant subit des abus sexuels de la part d'un de ses parents, ou si les éternelles disputes entre les parents conduisent au divorce? Que se passe-t-il si l'un des parents souffre d'une maladie chronique et que l'autre parent doit travailler, et que personne n'est disponible pour s'occuper de l'enfant, et de plus que celui-ci est responsable de la tenue du ménage? Ou pire, que se passe-t-il si les deux parents décèdent dans un accident, et que l'enfant se retrouve sans une personne de confiance? Dans tous ces cas, l'enfant ne peut plus être un enfant. Il ne peut pas grandir en paix; il doit assumer des tâches qui ne sont pas les siennes; dans bien des cas, l'enfant devient le père ou la mère de ses parents. Il est souvent admiré et félicité pour cela et se sont confirmé dans ses actions. Mais en réalité son organisme grandit pendant que son développement psychique est stoppé. L'enfant ne peut pas vraiment devenir adulte. Selon ses antécédents, son sentiment d'impuissance est renforcé ou devient omniprésent.

Si l'enfant, malgré sa douleur primale, ne peut pas développer une névrose, parce que son milieu familial est trop chaotique et destructeur, il ne peut pas développer un mécanisme de défense efficace contre la douleur primale des niveaux précédents. Son mécanisme de défense ne fonctionnera jamais comme il devrait. Selon sa douleur il sera plus proche de la psychose que de la névrose. Cela ne signifie pas, toutefois, que l'enfant manque d'intelligence. Au contraire, il sera peut-être surdoué. Mais cette intelligence si développée sera toujours une fuite devant la douleur. De cette façon seulement un équilibre nécessaire pourra être atteint, c’est à dire une balance entre douleur et pouvoir. Selon la douleur primale, l'enfant prendra l'une ou l'autre des deux directions, soit «surdoué» ou au contraire «super cancre», jusqu'à l'absence de toute motivation en ce qui concerne sa scolarité.


1.1.4 Le développement des trois niveaux de conscience est achevé

Au seuil de la puberté, le développement des trois niveaux cérébraux est achevé. Le résultat variera en fonction des potentialités de développement des trois niveaux. A ce stade, les jeunes gens disposent donc d'une bonne ou d'une mauvaise défense.

Avec une bonne défense, donc avec une névrose qui fonctionne, les jeunes reprendront plus ou moins les valeurs des parents. Certains s'opposeront totalement, provoqueront leurs parents, mais termineront leurs scolarités obligatoires ou un apprentissage ou feront des études. Ils sortiront et auront leur premier contact et relation avec des personnes du sexe opposé, bref ils auront l’espoir d’un avenir. Avec une mauvaise défense les premières pensées suicidaires ou tentatives de suicide se manifestent, car maintenant le jeune homme ou la jeune fille sait qu’il/elle souffre.

Un patient a écrit dans sa biographie : «A douze ans, j’ai su que la vie n'a aucun sens; c’est la conclusion de mes réflexions sur le temps, la morale et l’infini. La logique est parfaite est c’est très déprimant. La seule chose que je puisse faire est dans la mesure du possible essayer de ne plus y penser».

La patiente dont la main a été légèrement touchée par la thérapeute lors d’une séance a écrit dans sa biographie: «à treize ans, j’ai voulu me jeter du haut du balcon, parce que je n'en pouvais plus. Mais pour finir, j’ai décidé d'être ce à quoi j'étais manifestement prédestinée, c'est-à-dire le bouc émissaire de tous les maux de ma famille».



2. Le pouvoir et l'impuissance chez l'adulte


2.1 Les besoins de l'adulte

Maintenant nous sommes adulte. C’est évident que nous avons aussi des besoins. Mais la satisfaction de quels besoins est-elle absolument vitale?

Certainement ceux de manger, de boire, de dormir et de travailler pour avoir un toit sur la tête.


2.2 Espoirs et illusions

Mais le plus souvent, les adultes pensent qu'ils peuvent maintenant satisfaire tous leurs besoins.

Créons le cas suivant:

Deux personnes tombent amoureuses. Leur organisme active des hormones, et de l'adrénaline est sécrétée dans le sang. La conséquence est un état d’euphorie et rempli d'espoir. On voit la personne dont on est amoureux comme on a besoin qu'elle soit, et non comme elle est, car dans cet état d’intoxication, personne ne voit les choses clairement. Ils s’épouseront car ils se croient absolument sûr d’obtenir la satisfaction de leurs besoins.

Vous souvenez-vous de l'amibe dans l'encre. Être aimé par quelqu'un est comme «revenir finalement dans son eau naturelle». Le corps veut enfin guérir, crier toute sa douleur, se débarrasser de son «encre». Mais ce besoin reste inconscient; il n’est pas conforme à notre culture de crier sa douleur dans les bras de la personne aimée, comme nous ne pouvions pas non plus la crier dans les bras de notre mère. Au lieu de comprendre ces raisons complexes, on veut recevoir de son partenaire tout ce qu’on n’a pas reçu étant bébé, petit enfant, enfant. Lorsque l’état amoureux diminue, c'est-à-dire que le système cesse d'inonder le corps d'adrénaline, nous commençons à voir les choses comme elles le sont réellement. Nous cessons de voir tout en rose. Nous voyons l'autre tel qu'il/elle est. Afin de ne pas devoir ressentir la déception, l'adulte cherche une issue qui lui permette de garder sa douleur intérieure dans l’inconscient. C’est ainsi que le partenaire devient automatiquement le fautif. La personne est persuadé que le partenaire lui doit tout ce dont il se languit : amour, sécurité, chaleur, reconnaissance. Elle peut, par déception rompre la relation, prendre un amant/une maîtresse, construire une maison, se jeter dans son travail, quitter son pays, tout recommencer ailleurs ou avoir des enfants, auxquels on peut à nouveau rattacher de l'espoir (début d'un nouvel abus).

Si ces échappatoires ne sont pas possibles, que l'on ne peut pas échapper à la douleur primale et que l’on ne trouve pas une thérapie permettant de revivre cette douleur de manière consciente, alors la personne restera inconsciente de ce qui lui arrive. Dans son conscient, il ne lui reste qu'à chercher la faute chez son partenaire. Ou alors la douleur attaque le propre système qui signifie la maladie. Tout ce que l'on essaie de faire pour son partenaire semble insuffisant, les besoins ne sont pas satisfaits. L'impuissance se manifeste, cette vieille impuissance oubliée. Mais avant que l’inconscience a la moindre chance d’ être perçue, l'adulte va aller dans le pouvoir. Maintenant il/elle est adulte. Il n'est plus le petit enfant qui doit tout subir sans pouvoir se défendre.

Le pouvoir dans lequel L'adulte va se jeter doit être d’une égalité absolue à l'impuissance qu'il a subi dans les niveaux inférieurs. Le pouvoir et la douleur intérieure doivent être dans ce rapport égal, sinon l'ancienne douleur reprendrait le dessus mais ceci est rendu impossible par la défense qui était vitale dans la tendre enfance, mais qui empêche maintenant de devenir réel.

Lorsque, dans un couple marié, les deux partenaires prennent le pouvoir, cela peut aller jusqu'au meurtre. Mais cela est plutôt l'exception. La plupart du temps, quand l'un des deux partenaires va dans le pouvoir l'autre est contraint d’aller dans l’impuissance. Pour cela les deux se détestent mutuellement, car aucun d'eux ne souhaite être là où il est maintenant.Chaque partenaire est maintenant convaincu que l’autre lui doit tout et doit répondre à chacune de ses demandes, que ce soit les relations sexuelles, les courses du samedi matin, les vacances au bord de la mer ou à la montagne...

Le partenaire qui va dans le pouvoir prend de force ce qu'il veut. Si son potentiel inconscient d'impuissance est grand, il ne sera conscient d'aucune faute. Il dira qu'en fait le partenaire voulait exactement la même chose. Il y croit d'autant plus fortement qu’il a choisi très probablement le partenaire dont l'impuissance est restée impuissance, c'est-à-dire quelqu'un qui même en tant qu'adulte est incapable d’aller dans le pouvoir, ou dont l’impuissance contraint à la maladie. Paradoxalement, dans ce cas la maladie est le pouvoir.

Celui qui n'arrive pas à tomber amoureux mettra peut-être tous ces espoirs dans la réussite de sa carrière. Plus sa profession sera reconnue, mieux ce sera. Il/elle deviendra peut-être médecin, politicien, professeur, psychologue, enseignant ou théologien. Pour qui la valeur pécuniaire n’apporte rien , c'est la valeur morale du métier qui donnera le pouvoir et la reconnaissance nécessaires pour maintenir la douleur et l'impuissance dans l'inconscient. Plus grande est l'impuissance inconsciente, plus grand est le pouvoir que l'on doit prendre, jusqu'à la dictature.

Le monde entier est marqué de cette impuissance. Dans le monde occidental, nous croyons avoir tout en main. Nous n’acceptons même plus la mort. Les bébés sont déjà opérés dans le ventre de leur mère (avec l’opinion erronée qu’ils “ne sentent rien”).

L'impuissance à des millions de facettes. Les êtres humains de notre culture possèdent une chose en commun: ils répriment leur impuissance dès qu’ils la rencontre, car seuls les adultes ont le pouvoir de fuir l'impuissance.

Alors nous consommons des choses dont nous n'avons pas besoin, comme des drogués. Nous effectuons des achats provoqués par des frustrations, mangeons trop, fumons, buvons de l'alcool, tout en sachant que cela nuit à notre santé physique et psychique. Nous endommageons notre cerveau, notre foie et notre système immunitaire, et tout cela, nous le faisons pour réprimer nos anciens sentiments et la douleur qui tendent à se manifester. Tout le répertoire de nos déjouements, de nos actes compulsifs, des nos manies sont comme une devise inconsciente:


Ne plus jamais être impuissant !


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